Ou bien, du plus loin qu’elle pouvait se souvenir, remontait la fascination qu’elle éprouvait chaque fois que, toute petite fille, elle regardait son grand-père se faire la barbe : il s’asseyait généralement le matin, vers sept heures, après un frugal petit déjeuner, et préparait avec sérieux, dans un bol d’eau très chaude à l’aide d’un blaireau très souple une mousse de savon si dense si blanche et si compacte qu’il lui en venait encore, après plus de soixante-quinze ans, l’eau à la bouche.