« Pour Elizabeth, c’est tout à fait différent. Entre le moment où elle est partie de chez vous en 1946 et son arrivée à Bagnols-sur-Cèze en 1957, on ne sait rien, absolument rien sur votre fille, sinon qu’elle s’est présentée à la patronne du restaurant en prétendant s’appeler Elizabeth Ledinant. Tout cela a d’ailleurs été établi par l’enquête officielle et la police a essayé désespérément de savoir ce qu’Elizabeth avait bien pu faire au cours de ces onze années. Ils ont interrogé des centaines et des centaines de fichiers. Mais ils n’ont rien trouvé.
« C’est sur cette base inexistante que j’ai repris l’enquête. Mon hypothèse de travail, ou plus exactement mon scénario de départ, fut le suivant : plusieurs années avant son mariage, Elizabeth a commis une faute grave, et elle a été obligée de s’enfuir et de se cacher. Le fait qu’elle se soit finalement mariée signifie qu’elle pensait avoir alors définitivement échappé à celui ou à celle dont elle avait tout lieu de craindre la vengeance. Mais pourtant, deux ans plus tard, cette vengeance vient la frapper.